Excepté quelques petits problèmes de larsen et une alarme intempestive, conséquence logique d'un barbecue allumé sous un détecteur de fumée, concert phénoménal de Di Mauro Swing (du nom du célèbre luthier spécialisé dans les plus somptueuses guitares du genre). Une intimité requise dans cette magnifique cour de la MJC Lillebonne qui se prête à merveille à ce type de soirée. Un public jeune et moins jeune de citadins ouvert au message de ces ambassadeurs du genre. Quel leçon et quel démonstration de force de la part de ce quintet à l'unisson évoluant d'un seul homme. Une vraie machine à rythmes qui saura ravir les cœurs et les esprits, mais aussi les guiboles avec ses envolées furieuses...Une reprise de Blue Suede Shoes version manouche (excellent), un hommage au Dieu Django par ci, des compositions persos de leur dernier album (Sinti Manouche) par là et le tour en sera joué. En 2 sets d'une heure, le public sera bien plus que conquis et rendra un hommage hyper chaleureux à ces 5 alsaciens du voyage hyper sympathiques venus réchauffer nos âmes s'il en était besoin. Merci à Tsiga'Nancy Festival pour cette 3 ème édition unique à Nancy qui ne demande qu'à grandir et à exister. Chapeau bas !!!

Toute la Famille Bang Bang Records est là pour cette messe nancéo-nancéenne rock'n roll. La cour de la MJC Lillebonne est pleine, du monde de partout quand nous arrivons vers 22h avec ma famille à moi, mon frère et ma belle sœur venus de très loin pour assister à cette soirée. Une façon à moi, de leur faire partager une ambiance de potes que que je côtoie depuis des décennies dans les concerts de l'agglomération nancéenne. King Automatic clôture la fête avec un répertoire de plus en plus "pop" (il doit être sous influence dickinsonnienne). Égal à lui-même automatiquement le King se met en mode automatique. Assurant seul l'ensemble des instruments (one-man-band oblige), charismatique, envoutant, habité, il nous livrera un set très honnête...mais un peu trop pop par moment, en ce qui me concerne...Je préfère quand il est en mode garage, plus bad boy anglais des bas fonds...you know what I means !!!

Malgré une veille de concert extrêmement chargée en rebondissement urbain, un chanteur aphone, une nuit écourtée, un son tout en écho vu la configuration du lieu et une corde cassée (beaucoup beaucoup de poisse accumulée en 24h donc) Jinx saura créé une ambiance dont ils ont le secret. Nic survolté au chant et à la guitare nous composera sur le tas des textes (en français, première fois que je le vois chanter dans la langue de Voltaire) sur leur péripétie nocturne de la veille avec Nico à Lobau "là où les poulets se prennent pour des loups (lobo en espagnol)". Pas le meilleur concert que j'ai vu les concernant, mais en tous les cas certainement un de ceux où ils ont été obligé de faire leur set malgré un contexte des plus compliqué. Chapeau bas une fois de plus et good fuckin' road for them.

Le duo (batterie/guitare/chant et claviers/chant) composé de Nico (USé) et Carine (Krinator, Badaboum) nous livrera un concert oscillant entre étrange, noise, dark, pathétique, bruitisme, glauque, sombre et plus enjoué comme pour réveiller les morts qui vont bien finalement, je vous rassure. Un set qui passera très vite et très bien. J'aimais déjà bien Usé et bien maintenant, j'aime aussi Les Morts vont Bien.

Ils sont invités dans le cadre du Festival "L'Enfer" "Off" du "Livre sur la Place", il y a déjà plusieurs centaines de personnes dans la cour de la MJC et dans les étages. Sans concession, ultra rapides, hargneux, teigneux, méchants, pas un pète de graisse, les morceaux s'enchaînent à une vitesse incroyable (1 ou 2 minutes maxi des fois moins). Le déluge dure 30mn, le commando hardcore assène 15 morceaux, Genital Jiggling est à fond, il est 20h30, il fait jour, tout est tranquille et un ouragan est tombé sur la MJC Lillebonne. J'ai adoré, c'est Black Flag, Bad Brains, Dead Kennedys ou The Oops (pour des références plus récentes) lancés à 200 à l'heure. Les mecs sont de Rouen, ils sont cool, ils envoient grave la purée et plein d'humour. Je suis resté scotché devant eux, incapable de bouger, quelques personnes étaient intéressées (une dizaine), dommage, c'était franchement génial.

Ingénieuse, intelligente, claire, la musique pop talentueuse de T/O (groupe strasbourgeois) nous éclaire. Alambiquée, tordue avec des arrangements, des compositions superbes, mais des fois à peine moins, c'est une affaire de goût, et écrite par son charismatique leader, guitariste/chanteur répondant au doux prénom de Théo. C'est exagéré, mais ça me fait penser à Beck. Voilà T/O c'est notre Beck strasbourgeois en moins moins connu mais qui ne demande qu'à l'être et il(s) le mérite(nt)...Très bon groupe en devenir en tous les cas ...J'espère pour eux.

Toujours à la hauteur Scorpion Violente nous livrera un set toujours aussi dark, aussi poisseux à l'image d'une société urbaine qui s'enfonce de plus en plus...Sombre, angoissante l'électro des deux protagonistes de Metz et Strasbourg méritent largement leur réputation de plus d'une décennie. Dans une salle à la chaleur étouffante, le public appréciera pleinement la prestation de ce duo parfait dans son genre. Franchement je me suis régalé à l'écoute de ce set minimal suffoquant qui m'a rappelé les grandes heures de ce style prenant directement sa source dans les années 80. Malgré une discographie rare et précieuse le duo arrive toujours à créer l'évènement chaque fois que je les vois.

Ce soir c'est sous forme de duo, que les 2 genevois (batterie/machines) en perpétuel bouillonnement se donneront la "réplique" tantôt via la batterie, tantôt via les machines ou parfois à l'unisson. Une expérimentation musicalement parlant, allant du breakcore parfois ou presque, en passant par l'ambient parfois ou presque, bref un moment sous influences électroniques fort au sein d'une belle programmation de SprayLab & Bah Kwa. Un public dedans, concentré, ne faisant qu'un ou presque avec Ublo, un trip électronique expérimental très intéressant.

La très sympathique Dark Mimosa de Valence a la singularité de mixer des K7. Surprenant à l'heure du numérique où toute la planète ne vit qu'à travers le réseau. Un set très intéressant où je me suis remémoré les "moments-galère" que j'ai passés en soirée à passer des K7 au bon endroit, au bon moment, ni avant, ni après le bon morceau que je voulais mettre, bref un casse-tête sans nom en ce qui me concerne. Très barré dans son style Dark Mimosa m'expliquera après coup qu'elle ne commence pas à un morceau précis ou à un autre, mais mélange simplement des sons en fonction de son mix. Elle "pousse" les K7 comme on pousserait des disques, mais que l'idée serait d'en extraire un mélange de différents sons en vue de créer une ambiance...Pas facile à expliquer tout cela, mais le résultat est là en tous les cas. Bonne continuation à toi Dark Mimosa dans ta quête et à la prochaine à Gigors (private joke) ou ailleurs.

C'est tout naturellement en tombant amoureux de la Grèce il y a une vingtaine d'années que Crash Normal s’intéressera au rebetiko, musique populaire grecque liée surtout dans les plus anciens enregistrements au monde des bas-fonds, de la consommation de drogue, principalement du haschich, de la prison, de la prostitution, du déracinement, des thèmes anti-policiers et anti-bourgeois, de la maladie (notamment la tuberculose), de la satire politique, du jeu, des amours malheureux... Bref une musique de rebelles qui sera sérieusement pourchassée, condamnée voire interdite à partir de 1937 en Grèce. Une musique que nous fait découvrir Crash Normal non sans avoir passé avant par le garage, le psyché. Donc un virage que l'on pourrait penser à 180° alors que pas vraiment dans le fond mais réellement sur la forme. Franchement un moment bien cool, instructif et un Crash Normal tout à son affaire en parfaite harmonie avec le public tout à fait disposé à l'écouter et entendre son message.

Annoncé comme un duo composé d'un dj belge et d'un dj membre du collectif CTL de Nancy tapant entre techno, folk et disco, c'est tout naturellement que ma curiosité quasi insatiable (lol) a été attisée. Mais voilà, c'est dans une salle du 1er étage de la MJC à la chaleur étouffante, que je me suis précipitée à 4 reprises pour essayer de trouver un son qui pourrait m'accrocher. 4 tentatives vaines à part le 1er morceau où là ça commençait à "bougeotter" mais le soufflet redescendant assez vite, je suis sorti et revenu par 3 fois, histoire de dire que je ne jetais pas l'éponge comme ça...mais au final, j'ai lâché l'affaire. Un mix de vynils avec des morceaux un peu house, un peu disco, un peu "je ne sais pas trop quoi" auront raison de ma patience...Peut-être avais-je trop misé sur ce set ??? Sincèrement je pense que "oui"... 

Je suis ce groupe depuis leur tout premier concert en déc 2017 et franchement chaque fois que je les vois (la 5ème aujourd'hui, voir aussi mes articles précédents à leurs égards) j'ai le plaisir de voir leur belle évolution. Passant du psychédélisme à leurs débuts à une musique plus feutrée, plus évanescente tout en gardant le tempo sur chacun des morceaux. J'avouerai que j'ai pensé à Suuns mais aussi à "Tristesse Contemporaine" en mode très ralenti sur un ou deux morceaux, ce qui sont de très belles références en ce qui me concerne. Un concert de fin de week-end excellent, idéal pour se poser, chiller pour les autres ou tout simplement danser en se laissant bercer par les excellentes nappes de sons et la voix aérienne de Clément, tandis qu'en filigrane Romain distille des claviers tout en finesse et que Jordan rythme l'ensemble de sa batterie tout aussi discrète, mais terriblement efficace. Bref une fois de plus encore, Ippon frappe haut et fort, là où il veut et quand il veut. Chapeau bas une fois de plus !!!

Prologue : source wikipedia "On désigne sous le terme de musique improvisée ou improvisation libre une pratique musicale héritées du free jazz, des musiques électroacoustiques et concrètes, des recherches formelles de la musique contemporaine, nourrie des musiques du monde de diverses provenances et inspirée par de nombreux autres courants musicaux et artistiques tels que la musique bruitiste, le free rock ou rock expérimental, la musique spectrale, le mouvement Fluxus, les compositeurs comme John Cage, La Monte Young, Iannis Xenakis, etc.

Née aux alentours des années 1960 et continuant de se développer et de se transformer, les musiques improvisées explorent de très larges champs sonores en utilisant l'improvisation comme technique principale et de multiples matériaux musicaux ou sonores, le plus souvent abstraits. Cette pratique est aussi appelée composition spontanée, improvisation non-idiomatique1 ou, souvent dans les pays de l'Europe de l'est, musique intuitive." 

 

Le prologue étant fait et bien fait (merci Wikipedia) je peux commencer mon live report. Isabelle Duthoit va nous livrer une performance vocale unique. Seule face à nous (une trentaine de personnes dans une salle de la MJC) sans micro, sans sono autrement dit "a cappella" mais je ne crois pas que le mot soit adapté, mais bref, vous avez compris. Isabelle Duthoit situe son travail à l'origine de l'Humanité, c'est-à-dire avant la création des langages. Impressionnante démonstration de la capacité à vociférer, crier, éructer, s'étrangler, poser sa voix de manière extrêmement bien (et là le mot est très bien choisi) et ceci dans tous les styles de son répertoire. J'ai pensé au Japon, à la Sibérie qui développent aussi des techniques similaires. Bref le côté "hors piste" de la démarche et l'excellent prestation de l'artiste me poussent à me pencher sur cette musique qui a mon avis, et le pendant de toutes les musiques que j'écoute. Une face de l'iceberg qui mérite largement que je m'y s'intéresse...

Mathieu Werekowski la cinquantaine rayonnante et épanouie nous accueille tout sourire à 20h tapantes en nous invitant à revenir dans une demi-heure. La salle est vide, on rigole deux minutes avec lui et on repasse à la demie comme convenu. Une trentaine de personnes sont là, toute ouïe. Mathieu Werekowski jouera successivement de son violon et de son alto, nous en tirant des sons tantôt distordus, tantôt tordus mais pas que. 30 mn où je ne me suis pas ennuyé un seul instant. S'en suivra une conversation après le concert très sympa, drôle et enrichissante. Bref curieux comme je suis, je n'ai pas loupé une seule goutte de la soirée, à discuter, écouter tout ce que ce "petit" monde brasse comme idées, visite comme territoires sonores. Ayant fait quelques festivals "Musique Action" j'ai pu quand même échanger et entrapercevoir cet univers en expansion que sont les musiques improvisées. Bref soirée très intéressante en ce qui me concerne.

Après une prestation chacun de leur côté Isabelle Duthoit & Mathieu Werekowski vont jouer, ou plutôt improviser ensemble sur cette dernière partie de la soirée. Isabelle Duthoit mettra plus en avant ses qualités de clarinettiste et mettra sa voix plus en retrait laissant la part belle aussi à Mathieu Werekowski pour ses improvisations. S'en suit une très belle complicité entre les deux artistes, se refilant la balle régulièrement et se rejoignant parfois pour des improvisations communes. Super intéressant pour moi d'aller à la rencontre de gens qui explorent des univers escarpés et loin de mes repères habituelles. Je voulais en profiter pour remercier Anthony Laguerre pour l'organisation parfaite de la soirée et pour ses éclairages à propos de ce style de rencontres à la MJC Lillebonne. La soirée était intitulée "Roue Libre # 4" et je vous y invite à  jeter une oreille, voire deux même.

C'est en tant que membre historique de La Grande Triple Alliance Internationale de L'Est (GTAIE pour les intimes) que Funk Police de Metz est là ce soir. En effet, Nicolas Drolc (réalisateur et musicien nancéien)  et Guillaume Marietta (co-réalisateur-musicien-compositeur messin) sont venus présenter leur excellent film sur cette fabuleuse nébuleuse de groupes basés entre Metz, Strasbourg, Nancy, Crest et Turin. Une folle saga underground qui remonte à une vingtaine d'années et dont certains groupes existent encore et continuent à évoluer aujourd'hui. Quant à Funk Police composé de Guillaume Marietta (Feeling of Love, AH Kraken, Marietta, Plastobéton entre autres) à la guitare, Nafi (Noir Boy George, Scorpion Violente, The Dreams, Le Chômage, etc...etc...) à la basse et leur vieux pote Thierry aux percussions électroniques. Un excellent set bien senti qui fera l'unanimité d'un public hétéroclite. Des nancéiens, des messins, des jeunes, des moins jeunes, des novices, des aguerris, des curieux, des "qui découvrent" la GTAIE, Funk Police et toute la boîte de Pandore qui va avec...

Thee Verduns, originaire de Metz comme son nom ne l'indique pas évolue au sein de La Grande Triple Alliance Internationale de L'Est depuis une quinzaine d'année. Le trio évolue vers une country folk dépouillée, des chansons, des balades, du garage et tout ça de manière très cool, tout en gardant sa touche personnelle lo-fi. Je connaissais Monsieur Verdun (le guitariste/chanteur) depuis une quinzaine d'années mais je ne crois pas l'avoir vu sous cette forme, à savoir guitare-slide, batterie primitive et chant/guitare-banjo. L'origine, enfin plutôt les origines,  de la musique de Thee Verduns, tantôt venue du bayou, tantôt des marais, de la country, du folk, du fin fond de la Louisiane ou encore d'un bras mort du Delta du Mississippi est revue et corrigée continuellement. Sans en perdre leurs essences, elles en gardent toutes leurs saveurs, tandis que Thee Verduns prennent un malin plaisir à passer "tout ça" à la moulinette et te le servir de manière magistrale à l'image de leur rappel, l'excellente reprise de "Goo Goo Muck" de Ronnie Cook and the Gaylads en 1962 immortalisée par les Cramps...20 ans plus tard. Si vous n'avez jamais écouté "Thee Verduns", je vous les recommande direct. Une très belle expérience en soi, loin (mais pas trop quand même) des sentiers archi-battus et rebattus.

Uhm Katam est chez lui à la casa, il joue devant son public, c’est sa soirée, sa sortie d’album, sa realise party. Un monde fou (attention gentil double sens) à la MJC Lillebonne pour supporter (attention gentil double sens) les 3 enfants prodiges de la noise wave nancéienne. Tout le monde est dans la salle au 1er étage, une chaleur au sens propre comme au sens figuré s’en dégage, le trio commence doucement, très doucement, installant une ambiance « de calme avant la tempête ». Le public commence à taper du pied et puis ça monte, ça monte…ça monte, la tempête arrive mais sous forme de bourrasques, de coups de vents violents, très violents…Des cris, des hurlements, des chants, des incantations, des claviers écrasés, des cordes maltraitées, des percussions affolées, Uhm Katam fait grimper la température, grimper la pression. Tous les compteurs sont dans le rouge question noise mais voilà je suis au taquet, tout le monde est au taquet et je, nous voudrions libérer physiquement toute cette énergie accumulée mais Uhm Katam nous maintient sous très haute température, joue avec nos nerfs mais ne lâche rien, c’est une cocotte-minute sans soupape, sous très très haute pression. Du coup une douce frustration s'accumule, certainement voulu, orchestrée par ce trio "pousse au crime", j’aurai adoré qu’ils se lâchent un peu car il y avait tous les ingrédients pour allumer la mèche et que tout explose, mais ce n’est pas moi qui décide et puis c’est bien aussi que les gens ne soient pas toujours là où on les attend, ce serait trop facile, trop prévisible, trop c*ss*-c***ll*s…Leur 1er album éponyme sorti il y a 10 jours (big-up à Baptiste Cozzupoli pour la photographie) est un album à consommer sans aucune modération vous vous en doutez. Les labels : Bagdaddy Records, La Face Cachée, RPT et Hypnotoad ont mutualisés leurs efforts pour produire les 300 premiers albums. Dépêchez-vous il n’y en aura pas pour tout le monde, ça c’est sûr !!!  

Timüt nous vient de Metz est à pour référence la scène no wave de New York des années 80, celle des Contorsions de James White (que je m'imaginais par moment jouer avec eux ce soir, trop bien) et autres affiliés no waviens, mais pas que, puisque quelques morceaux très bien sentis aussi, feront référence à la scène punk (normal, il y a une porosité entre ces deux scènes) mais plutôt dans le style arty, je pense à Wire. Timüt va mettre tout le monde d'accord en nous livrant un excellent concert de clôture. Très bonne ambiance dans le public, ça danse, ça pogote par moment, ça bouge en tous les cas. Très technique, la musique de Timüt, "no wave, no punk" comme ils la définissent a aussi cette farouche capacité à faire danser les esprits et agiter les guibolles, à moins que ce ne soit l'inverse. "No Live" leur album numérique sur bandcamp sorti en 2023 vous mettra très facilement le pied à l'étrier ainsi que leur K7 disponible chez Neutral Records. Quant à Jojo à la batterie (celui aussi de Frau Trofea) assurera deux concerts d'excellentes factures dans la soirée, Louis à la guitare et au chant nous régalera par son jeu de gratte et ses deux micros (un normal et un petit suspendu à son pied de micro), quant à Jeanne à la basse, elle m'épatera car pour suivre aussi bien ses deux compères, il fallait qu'elle assure méchamment et c'est ce qu'elle a fait, toujours là, toujours omniprésente. Bref premier concert de Timüt en ce qui me concerne, et pour pas mal de gens ce soir ici présents. On a tous confirmés, la valeur de ce nouveau groupe messin dans son genre. 

Frau Trofea, originaire de Strasbourg, euh non de Metz, a encore frappé fort, très fort avec son épidémie dansante. Le trio noise a pris encore de l'envergure depuis la dernière fois où je les ai vus en 2023 (voir si tu as 2 mn mon live report) il y a un an maintenant au Festival de la Grande Brasse à Lesménils (Pont-à-Mousson). C'est un trio affranchi, qui joue avec une aisance déconcertante. Hyper à l'aise, Frau Trofea a des acquaintances avec la nébuleuse No Means No tout en gardant sa propre identité bien sûr. Vincent à la basse, Jojo à la batterie qui opère aussi dans Timüt, jouent depuis des années ensemble puisqu'ils étaient dans feu Le Singe Blanc. Quant à Valouz le gratteux, il vient des feus Oï Boys et a parfaitement fusionné avec la formation noise messine. Vous pouvez écouter leur album "premier sang" sorti en déc 2022 sur bandcamp et remastérisé par Mr Marcaille pour vous faire une idée de ce que je raconte. En tous les cas, Frau Trofea, ce sont des mecs hyper sympas, dévoués à la Cause, très ouverts. J'ai beaucoup de sympathie pour eux, je les suis depuis longtemps et c'est vraiment l'esprit du groupe qui me plaît…et leur musique incontestablement !!!

Tétra, trio nancéien fait ce soir son 1er concert. Que des instru-mentaux, pas de parole que du punk à clenching et propice au bruxisme. Vénère évidemment, tendu évidemment, tatoué de la tête au pied évidemment, Tétra aura la lourde tâche d'ouvrir la soirée. Pas facile quand c'est son 1er concert et que le public en face est connaisseur et rompu à l'exercice, et ce depuis des décennies pour certain.es. Tétra, issu de la communauté jouera une demi-heure, content d'avoir pu être-là ce soir et nous de voir une toute nouvelle formation punk nancéienne naître sous nos yeux.