Toujours avec la bonne humeur contagieuse et les sourires qui vont bien Douleurs Exquises saura ouvrir comme il se doit ce nouveau genre de festival en l’occurrence L'Hop'Ocalypse. Directement du brasseur aux consommateurs, une excellente démonstration que les circuits courts sont possibles, je m'explique en 2 mots, les groupes jouent, les festivaliers consomment de très bonnes bières locales et les brasseurs font tourner leur bizness. Bref quant à notre quintet new wave, post-punk, pop, légèrement gloomy, ils sauront s'imposer au fur et à mesure des compositions dont ils ont le secret. Avec deux chanteuses complémentaires et des chœurs à l'unisson, les mélodies finissent par te rentrer dans la tête et tu finis par chanter avec eux. Non franchement j'aime vraiment bien ce groupe du toulois aux fausses allures légères. Des gens ouverts, bienveillants qui font très bien ce qu'ils ont à faire, loin mais pas trop loin quand même de la scène hype et du buzz pour le buzz. Décidément ils sont fidèles à la prose de Shûsaku Endôle, "Douleurs exquises" est le point précis où inlassablement celui qui souffre ne peut s'empêcher de revenir…Vous êtes prévenus, vous allez y revenir !!!

Prenez 3 électrons libres de la scène "under et wonderground" nancéienne, Nico un mixeur-batteur sec et nerveux, Schteuf une bassiste avec un gros penchant (mais pas que) pour le grind et Ter-Ter un bon agité du bocal aux claviers. Secouez tout ça bien fort évidemment ajoutez-y une bonne livre de noise, 300 g de grind, 150 g de punk, une pincée de hardcore (n'importe lequel fera l'affaire) et nappez le tout avec une bonne dose de synthés et vous obtiendrez un peu près cet excellent cocktail explosif à qu'est Nevrose Fluo. La nuque va commencer à s'agiter d'avant en arrière, puis ce sera les épaules, le torse et enfin les guibolles qui vont suivre. Vous allez vous retrouver dans un tourbillon vertigineux dans lequel vous n'allez pas pouvoir faire grand chose. En tous les cas c'est l'effet que ça m'a fait. Voilà vous avez compris en ce qui concerne Nevrose Fluo, j'adhère, comme bon nombre des projets (Naked Shell, Uhm Katam, Nid'Poul, Brotox entre autres) de Terence, aussi à l'aise derrière ses synthés que derrière sa guitare. Voilà c'est dit...Nevrose fluo est un excellent cocktail qui conviendra parfaitement aux oreilles les plus averties !!!

Le trio en marge des circuits classiques originaire de Leipzig (Allemagne) se pose hyper tranquilou dans la fosse au milieu des gens, installe ses instruments, ses amplis, fait une balance sommaire et attend tranquilou à nouveau quelques minutes le moment de commencer. Bref le calme avant la tempête. 21h30 pétantes au bout de "2 secondes et demi" c'est le feu à bord de la Brasserie Hopy Road. Le public a parfaitement compris à qui il a à faire, je dirais même fort à faire. Le trio infernal ne fait que des instrumentaux, je pense à Pneu assez rapidement...Warum ? Déjà pour le côté musique à l'état pur (pas de paroles que de la zik), pour l'énergie incroyable, pour la rapidité, pour la transe noise addictive que libère Don Vito. Je suis dans la fosse et tout le monde danse, pogote, s'agite autour du groupe. Autant dire une messe dans les plus pures règles de l'art. Tous les ingrédients sont là, le groupe, le public, l'endroit pour que tout fonctionne à merveille. Don Vito ce soir a emporté tout sur son passage. Des morceaux ultra courts joués à 300 à l'heure. Juste le temps de respirer un coup vite fait et c'est reparti de plus belle. Le concert dure 50 mn environ mais quelle intensité, quelle fougue !!! Puis avec la même tranquillité Don Vito va remballé son matos et venir au merch pour assurer ses ventes et son relationnel. Des gens adorables a qui j'ai échangé mon billet de 10 euros contre leur 5ème et dernier album " Comment Ça Va Light My Fire" sorti en 2015 (rien depuis) et avec qui j'ai tchaché un peu. Je connaissais à peine ce groupe qui me faisait plus pensé à un nom de pizzéria ou de mafieux sicilien, qu'à l'ouragan sonore que que je viens de voir ce soir. Tout simplement respect et chapeau bas aux 2 doux fous furieux lipsiens (guitare-batterie) et à la douce folle furieuse lipsienne à la basse (lipsien.nes habitants de Leipzig ex-Allemagne de l'Est vous l'aurez compris).

CorDe-RaiDe donne la couleur direct et ne donne aucun doute sur ses influences post punk, no wave, kraut ou encore 70. Ceci dit CorDe-RaiDe a son propre style, sa propre identité. Une formation messine récente (datant de début 2022) très aguerrie avec des gens qui savent de quoi ils parlent (1 ex-Singe Blanc, 1 ex-No Drum No Moog pour leur background que je connais). Un set mené de mains de maître par un chanteur au charisme unique. Il va titiller le public avec des provocations très bien senties mais sans en faire des caisses non plus (on est pas à Marcel Picot ni à Saint Symphorien). CorDe-RaiDe a d'excellentes compositions qui font mouche avec un chant scandé qui sent bon les années 70, surtout au niveau des textes déclamés dans la langue de Voltaire : des textes engagés contre une société de plus en plus étouffante, de plus en asphyxiante. Des relents 70 posés sur une rythmique post punk en acier avec un très bon son basse/batterie. Un guitariste (aussi aux synthés) qui assure grave et qui envoie des sons au top. Quant au batteur et au bassiste, ils ne sont pas en reste et font parfaitement le taf : ça ronfle, ça ronronne méchant (non, pas dans le sens initial du verbe vous l'aurez compris). Bref un excellent concert avec un chanteur éclairé qui bouge dans tout les sens, des musiciens qui assurent à donf, des compos nickel. J'ai laissé "passer" CorDe-RaiDe au Royal et à La Cale à Nancy en mars et avril dernier (je n'ai pas ce don d'ubiquité, dommage) en me disant que je les reverrais assez rapidement et bien voilà c'est chose faite et très bien faite. Merci CorDe-RaiDe c'était fin cool ainsi que la petite tchatcherie après le concert et merci de m'avoir rafraîchi la mémoire pour votre reprise en rappel de "blue arrow" d'Oto (groupe culte de Nancy au milieu des années 80). A tout bientôt j'espère, vu la proximité entre nos 2 villes ça ne devrait pas être trop dur !!!

Duo "instru-mental chaotique" (guitare/batterie) bruyant, plus proche de la performance, de l'improvisation, de l'attentat sonore que de la noise à proprement parler. Mamousse à la batterie et Magoule à la guitare, les 2 protagonistes en question doivent être potos avec les RPT (à mon avis). Ils sont affublés de masques et vêtements improbables et vont tenter de faire un live devant le bar de la brasserie mais sans grand succès à vrai dire...et pour cause !!! Pour info, Krupuk (10 ans d'existence) est le nom que l'on donne aux chips à la crevette en Asie. Perso, je préfère les chips à la crevette. Mais à vrai dire entendre Kupruk faire du bruit, s'agiter ne me dérange pas non plus.

Baleine duo guitare/batterie viendra clôturer ce festival avec un rock assez stoner, assez commercial, assez propre, assez garage...voilà vous avez compris. J'en ai eu assez je suis parti avant la fin ce qui est très très rare de ma part. Bon c'était pour aller choper un bout de concert dans une autre soirée, j'avais une bonne excuse, on va dire ça comme ça...Je vais être gentil !!!

20h30 tapantes, début de set du nouveau trio messin que je vois pour la deuxième fois et que j'estime énormément. Une "no wave" sans compromis avec Louis (guitare/chant), Jeanne (basse) et Jojo (batterie/chant). Des compostions aussi excellentes les unes que les autres. Un public timide (il est très tôt), des aficionados comme moi venus tôt pour supporter un espoir naissant de cette scène mal représentée dans l'hexagone. Il faut dire que ce courant new-yorkais originaire de la fin des années 70, début des années 80 avec des gens comme Teenage Jesus and the Jerks, Lydia Lunch, DNA, Glenn Branca ou encore James Chance et ses contortions, allait poser les fondations d'une musique rock dissonante voire déstructurée, encore très présentes dans les racines de la scène noise et bruitiste d'aujourd'hui. Timüt est-il le chaînon manquant pour faire le lien entre hier et aujourd'hui de "James Chance" à "No Means No" en passant par des milliers de groupes actuels afin de mieux comprendre une partie du cheminement de toute cette scène noise alternative, sincèrement je le pense, pas besoin de 49.3 pour cela (private joke) !!!