Je clarifie de suite "sprechgesang" qui veut dire "chant parlé" en allemand (voir internet pour plus d'explications à ce sujet) et qui décrit parfaitement la façon dont Jason Williamson s'exprime, éructe, invective, arrangue sur scène qui n' a rien à voir avec le hip-hop comme je le lis partout. Je suis archi fan et j'ai passé quasiment 2 heures à 2 mètres de lui dans une fosse hallucinée. 2 heures à sauter partout à me démener comme un diable pour garder ma putain de place c'est-à-dire devant, devant ce duo de tarés qui lamine tout de part en part, je connais tout leur répertoire, chaque titre est un hymne qui résonne dans ma tête. Un hymne aux working class heros, au sous-prolétariat, aux masses laborieuses, au fin de mois difficiles, à la pauvreté, à l'anti-capitalisme bref tout ce qui fait que beaucoup de choses ne tournent pas rond dans ce putain de monde...Côté musique, c'est du délire, Andrew Fearn (hyper cool) passe tout à la moulinette, des boucles minimales basse/batterie/synthés de la mort avec des riffs qui ne te lâchent pas, qui t'accrochent, te hantent, te rognent, te bouffent, te minent...Des années que je n'étais pas tombé pour un groupe comme ça. Ils synthétisent toute la sous-culture, le do-it-yourself, ce long chemin de souffrance qu'ils ont traversé pour enfin avoir la reconnaissance qu'ils méritent car ils méritent ces 2 là. Humilité, modestie, travail, persévérance, innovation, rage, résistance, opposition, autant de qualificatifs qui font les grands, les vrais, ceux que l'on reconnait entre mille. Ceux qui te filent la chair de poule et qui font que tu as le cœur qui bat comme un gosse, un gosse que tu as été et que tu es encore, un tant soit peu que tu veuilles bien encore y croire, et ne rien lâcher. Comme un gosse, j'ai récupéré 3 cannettes de "Peroni Nastro Azzuro", la bière qu'a siroté pendant tout le concert Andrew, derrière son ordi posé tout connement sur 3 caisses de bières. J'ai pris un pied comme cela faisait longtemps que je n'en avais pris un. Deux ans que j'essayais de les choper, deux ans que je rongeais mon frein...en plus nous les avions que pour nous, 2 à 300 personnes maxi dans cette petite salle...Génial !!! Je vais m' arrêter là, parce que là, je crois que je pourrais écrire encore des kilomètres et des kilomètres tant j'adore ces putains de fuckin' Sleaford Mods !!! Je dédie ces quelques lignes à Joce Van Koek de Bruxelles sans qui ce site n'existerait pas et à Clara de Lyon pour toute sa compréhension ...Trop trop cool !!!

Depuis 2009 que le quatuor féminin genévois existe et depuis un an ou deux seulement elles sont "passées" à 3. La violoniste s’effaçant...Très bon set des suissesses qui jouent juste, faussement "pas carré", déconstruit. Des bouts de musique par ci, des bouts de chant(s), de poèmes, en lettonien par là, en français, en anglais... toujours en équilibre, jamais posées, elles excellent dans la construction de ces rythmes toujours instables mais qui finissent par s'installer comme "quelque chose" de durable ET stable. La guitariste joue dans "Hyperculte" ce qui est une excellente référence pour moi (voir mon article à leur sujet). Massicot est fragile, franchement pas méchant, s'adressant aux âmes sensibles. Leur musique indépendante et répétitive finit par me toucher aussi. Sensibilité féminine oblige...une approche beaucoup moins testorénée qu'une certaine forme de rock (c'est pas celui qui crie plus fort qui a forcement raison) avec plein de choses à dire, à partager...Entre autres différences, une "basse-jouet" en apportera la preuve. Faites le détour, intéressez vous à elles, elles en valent la peine.Elles citent pêle-mêle leurs influences (The Ex, Sonic Youth, Marble Giants, Neu, Kinono n°1) qui sont très bonnes en ce qui me concerne, tout en ne cédant pas à la tentation du "copier/coller" ce qui est encore mieux et surtout elles font (bien avancer) le schmilblick...

Trop pointu pour moi au niveau linguistique, je n'ai pas pu apprécier pleinement le personnage pour faute de compréhension. Dommage très certainement mais j'ai été complètement hermétique.