Nous sommes essentiellement basés dans la "petite" Hall 3 mais nous allons aussi dans la Hall 1 pour écouter et voir un peu ce qui s' y passe. La Hall 2 que nous surveillons d'un point de vue "fréquentation" et "dj's" commence vraiment à se remplir : 2000 personnes sont là et on voit que la Fête va battre son plein. Le pouls de la soirée est bon, un gigantesque club dans des entrepôts remodelés en dance-floor hallucinants (quand on a pas trop l'habitude)...Il est 23h30 et c'est Dj Huerco S. qui envoie du son house expérimental, éthéré, vidé de toute substance (ceci n'est pas un jeu de mot), décérébré avec des boucles interminables ressassant les mêmes phrases (ce n'est pas un euphémisme) pour ne pas dire les mêmes paroles, les mêmes mots, allez les mêmes lettres, voir les mêmes onomatopées, bref vous aurez compris le minimum du minimum juste de quoi être suspendu à un "sous-rythme", une "sous-parole", mais juste assez de bonnes basses et d'arrangements pour danser des kilomètres et des kilomètres et des kilomè....et des kilo...et des K...bref au bout de 15 mn même pas, tu as compris que ça va bouger plus que ça et donc tu bouges (ou tu bouges pas c'est selon) mais en ce qui me concerne "je bouge" donc je vais voir un peu plus loin ce qui s' y passe..

C'est à ce DJ (dont je n'ai pu choper aucune information) d'ouvrir le bal dans ce quai d'une capacité d'au moins 5000 places...il est à peine 10 heures (non pas Deezer) quand nous arrivons, et il y a à tout casser 200 personnes : autant dire personne, mais vu la taille de l'endroit tu te dis que ça va envoyer grave. Un mur d'enceintes d'au moins 100 mètres de long pour arroser cet immense dancefloor. On repassera plus tard pour voir l'évolution, en attendant c'est cool quelques aficionados commencent à se dodeliner sur la piste pour se chauffer...

Assez spécial quand même ce duo de Bristol entre "drone" et "noise" fans d'Aphex Twin, de Mogwaï. Ils en sont à leur 3 ème album (Slow Focus) que j'ai et que j'apprécie mais en live, il faut être dedans à 300 % (ce qui n'était pas le cas pour moi à ce moment là). La salle bourrée à toc (genre 3000 personnes)retient son souffle à chaque morceau, on est plus devant le phénomène "Fuck Buttons" (encensé par la presse spécialisée) que devant un énième bon duo de musiques électroniques. Je reste 20 mn avant de jeter l'éponge en attendant de réécouter l'album...Attention effet de mode à mon avis mais je peux me tromper : l'avenir nous le dira (mais c'était quand même pas mal).

Configuration très moyenne pour ce quatuor (de groupes) qui a l'habitude de jouer en "croix" à une vingtaine de mètres les uns en face des autres : là, il y a 40 mètres qui séparent les 2 groupes de 2 groupes et 5 mètres qui séparent chacun des groupes de 2 (ouf...si vous avez compris vous êtes trop fort) bref ils jouent en "diagonale". Donc pas d'effets de stéréo, de mono et surtout pas de quadriphono (tout l'intérêt du dispositif) donc une heure et demie de concert au lieu de 2 prévue initialement. C'est la 3ème fois que je les voyais et ce fût les plus mauvaises conditions (sur un quai donc avec un espace fermé et ouvert) question son et c'est tout l'intérêt du bordel qui fût remis en cause...dommage pour eux mais aussi pour le public !!! Une expérience à suivre en TOUS les cas.

Sombre, angoissante, répétitive, oppressante, flippante, la musique d'In Aeternam Vale a été initiée à Lyon au début des années 80 dans une mouvance post-punk expérimentale qui n'est pas sans rappeler Suicide d'Alan Vega et Martin Rev. Un concert dark maîtrisé de bout en bout par un Laurent Prot magistral. Un chainon manquant dans ma culture minimale hexagonale de ces trente dernières années...Il n'était vraiment pas trop tard pour raccrocher les wagons en ce qui me concerne, cool...enfin non, dark !!!

D'abord guitariste de Fridge (groupe post rock des années 90) il créée le projet Four Tet en 1998, en parallèle de son autre groupe, et commence à s'inventer un genre de musique électronique « extatique » aux influences hip-hop, jazz ou même folk, en samplant et modifiant diverses sonorités sur son ordinateur personnel...quelques années plus tard, c'est avec une notoriété certaine et une "house" jubilatoire qu'il opère au Hall 2 avec cette fois-ci une salle (un entrepôt en fait) archi archi blindé où 5000 personnes sont sur la piste et se lâchent dans une ambiance digne des plus grandes soirées que j'ai pu connaître à l'Ososphère, aux soirées Got Milk, à La Techno Parade mais ce sont des références qui datent déjà...donc une nuit qui promet pour les clubbers tout excités qui ont payé chers pour être là ce soir.