Des écossais qui en veulent avec un chanteur, un vrai chanteur qui joue de la guitare avec un feeling et une précision diabolique...des tonnes de poisse, de fonds de bars écumés des nuits entières, une voix éraillée comme cela fait longtemps que je n'en avais pas entendu une...du rock'n roll malaxé, ingurgité, digéré puis recraché avec une haine et une force contenues (enfin pas toujours)...Du garage, du punk, du blues, toujours borderline avec une impression que peut tout arriver...Nerveux, sec, sombre, incisif, provocateur, bagarreur, ce groupe sincère est une valeur sure à mes yeux, qu'on se le dise ce sont des bons...des très bons.

Encore des écossais ? Normal, les Nuits Sonores (le nom du festival)cette année mettent à l'honneur Glasgow perpétrant ainsi cette tradition de faire découvrir la scène locale d'une grande ville internationale pendant une semaine lors des fameux "Apéros-Sonores". Attention, quand je dis la scène locale c'est une façon de situer géographiquement la provenance du groupe et non pas de faire une quelconque allusion à un quelconque groupe qui viendrait de se créer. "Jacob Yates & the Pearly Gate Lock Pickers" fait du "doom wop" un mix entre les Cramps, Tom Waits et Nick Cave. Un concert somme toute intéressant où nous échangerons nos impressions avec Emilien du haut de ses 18 ans (ou presque)et son père Bernard amateur éclairé du genre quand il le veut bien, un vieux pote de Nancy descendu en famille dans la capitale des Gaules, Lugdunum, pour ce grand week-end de mai. Je ne suis pas très enthousiasme effectivement sur le moment mais au fur et à mesure du concert je mords à l'hameçon tendu par ce bon groupe qui sait créer une ambiance et attirer dans ses filets les âmes égarées. Du rock hurlé, scandé, syncopé entre psychobilly, rock'n roll, garage, rock des années 70, ce qui est parfaitement compatible avec mes neurones toujours agités. Un public qui ne s'y trompe pas non plus et qui fera honneur au groupe (du moins pour les amateurs du genre). Quant à moi, c'est en écrivant cette article et en écoutant les très bons morceaux de ce groupe sur internet que j'ai bien pu prendre conscience de la valeur de ce groupe...Un peu dommage donc, mais c' est une formation à suivre et à revoir en ce qui me concerne.

Quand bancale, bordélique riment avec jouissif. La perle rare, le bijou, l'ovni venu direct de Glasgow illumine cette fin d'après-midi (il n'est pas encore 18h) et l'ambiance "bon enfant" est à son top sur un dance-floor archicomble et agité à souhait. La night en plein jour. Un cross-over entre electro, house, cold wave, new-wave, punkphunk, EBM, et encore plein d'influences, un mix bouillonnant, fiévreux, contagieux, hyper-groovy, fun, moderne, actuel qui te file la gouache, le sourire, l'envie de te jeter corps et âme dans ce joyeux bordel ambiant. Une musique qui explose tous les codes et synthétise tout ce qui fait bouger, danser depuis ces 30 dernières années. La Classe à l'état pur...de la dynamite, une étincelle, et tout explose voilà le résumé concentré de ce super super concert. Deux chanteurs, un asiatique et une black, des musiciens barrés, un "party band" comme ils aiment à se définir...Une bande-son idéale pour une soirée idéale !!! Golden Teacher, non pas le champignon psilocybe cubensis comme on le nomme en anglais, mais l'excellent collectif écosso-londo-parisien is good for us, very very good !

JG Wilkes et JD Twitch se rencontrent en 1997 et fondent un duo innovant dans les techniques de mix (samplers, laptops, etc) Animateurs prestigieux des soirées Espacio au Sub Club de Glasgow pendant plus de 10 ans ils ouvrent les apéros sonores de manière remarquable et très attendu. Collaborateurs de génie pour un parterre de stars désireux de s'afficher avec ces 2 dj's de renom ils ont été obligé de cesser les fameuses soirées "Optimo" dans leur club de prédilection pour se consacrer au mix et à la production.

Activiste de la scène dubstep londonienne quoique né à Glasgow (de son vrai nom Steve Goodman) est un artiste producteur et propriétaire du fameux label Hyperdub. J'attendais ce set avec impatience car j'affectionne particulièrement le gros son dubstep (sauf lorsqu'il y a des voix house) car au niveau des basses je trouve que c'est ce qui fait de mieux actuellement dans la Bassculture. Kode 9 étant une référence à mes yeux (j'ai des compils de lui, des CD's de lui bref je m'y intéresse) sauf que là ça ne le fait pas trop...je m'attendais à un live puissant avec du gros son qui déchire et là, rien de trop de tout ça, plutôt des voix house par ci par là et des morceaux plutôt hachés sans vraiment de continuité, ni de cohérence, bref j'ai été assez déçu par son live mais je suis content d'avoir vu ce Dj que je respecte au delà cette prestation (qui a lieu à 19h je le précise) donc peut-être nous a-t-il concocté un mix particulier pour l'occasion ? Lui seul le sait.