Dj'ing autour de musiques arabisantes électronisées soutenu par 3 danseuses venus des contes des "Mille et une Nuits". Gracieuses, voluptueuses, soumises, les 3 belles orientales finissent par se rebeller contre ce Dj machiste et intraitable venu des âges lointains où de tels usages ne devraient plus avoir lieu : bien sur...C'est de la mise en scène avec un message clair mais qui a son effet garanti parmi le public. Pas mal du tout le revirement féminin !!!

Belle formation que Taraf'Algar mais je n'ai pas vraiment accroché donc je ne dirais pas de mal, je ne suis pas là pour ça. Disons que c'est injuste la vie, il y en a pour qui c'est facile, ils font trois fois rien et c'est génial et puis il y ceux qui travaillent beaucoup et qui persévèrent et qui aimeraient bien y arriver, qui s'accrochent et qui en font 10 fois plus et ça ne marche pas vraiment, l'étincelle n'arrive pas, le feu ne prend pas, et voilà comment je peux résumer ce concert. A leur décharge, l'électricité a sauté plusieurs fois, nous sommes dans un chapiteau qui prend l'eau et il pleut à fond dehors...comme si c'était le reflet de ce qui se passe sur scène : un tout petit naufrage !!!

Un bon gros mélange de musiques actuelles du monde qui fera bouger, danser, dodeliner tout le monde...Il réveille la soirée ce Dj venu de "je ne sais où en France" mais qui aura le mérite de réveiller un peu tout le monde...Ne me demandez pas d'où vient son nom, je n'ai vraiment pas réussi à savoir où il avait réussi à "pécho un blase" pareil !!!

1 ère fois que j'ai l'occasion de voir ces nancéens alors qu'ils tournent depuis des années sur Nancy. Un cadre idéal pour eux ce chapiteau Michtô où le public leur est tout acquis. Ce n'est pas trop ma tasse de thé apparemment sur le papier (et c'est pour ça que je ne me suis jamais trop intéressé pour aller les voir). Mais au bout de 3 ou 4 morceaux, je dois dire que j'ai complètement revu ma copie tant ce groupe en live assure. Il faut dire qu'ils jouent tous super bien, mais ils ont surtout un bassiste de folie qui joue dans tous les styles (hip-hop, jazz, rock, chanson) de manière magistrale. En fait, je ne la savais pas, mais je l'ai vu jouer avec d'autres formations dans des styles tout aussi différents, voir très différents (je l'ai vu jouer une fois à Sion dans la forêt avec une musicienne qui utilisait des pierres, des bouts de bois, des feuilles pour créer des ambiances en harmonie avec la nature et lui il jouait de la contrebasse). C'est peu vous dire la palette du "bonhomme". Quant à Rosette il tape dans tous les styles mais excelle dans le jazz et la musique des années 70. J'ai complètement changé d'avis sur ce groupe. Comme quoi les préjugés on la vie dure !!!

On commence direct avec le visuel très "synth pop"du trio parisien bien dans l'esprit 3ème degré, des balais "cédar" en guise de perruques, des costumes d'égoutiers, un humour au 3ème degré, drôle, très drôle, des gestes syncopés, très robotiques tout comme leurs aînés dans le début des eighties. Au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans leur set, les références musicales s'accumulent : Liaisons Dangereuses ("être assis ou danser", "Los Ninos del Parque" autant de titres cultes en ce qui me concernent), DAF (évidemment), Front 242 (une fois), Suicide, Telex, plus ils avancent, plus ils enfoncent le clou et plus ils enfoncent le clou, plus j'ai envie de me lâcher et c'est exactement ce que je vais faire et pas mal de gens aussi. je suis sous l'effet "Infecticide", excellent groupe de scène et musicalement très abouti. Leur projet défonce. De l'humour à tous les étages et une musique qui se nourrit de cette période proto-electro "cold wave", bref ils m'ont bluffé, ils m'ont surpris, je les ai trouvé excellents...et pas que moi d'ailleurs. Merci au Festival Michtô pour ce goody "années 80" très très bien revisité à la sauce actuelle. Top !!!

Astaffort Mods nous vient d' Astaffort et c'est pas des mods, du pays de Cabrel et c'est pas des brêles, bon j'arrête ou je continue (vous avez compris) parce que je ne tombe pas des nues...non plus !!! 

Bon ben putaing, c'est les mêmes gars qu'Astaffort Mods du sud-ouest, je ne vois pas la différence, putaing, des rimes de "tebé" pas drôles, enfin moi, elles ne m'ont pas fait (trop) rire non plus...parce que je ne suis pas tomber des nues...non plus !!! Putaing...bon ben ça va je crois que je suis clair, putaing...non mais ils sont graves ces mecs même au 15 ème degré...

Un blues, punk, garage, country gagnant dans le désordre (lol) jouant dehors au Michtô, manquait plus que le feu de bois, la cafetière, le cheval, le BBQ, le whisky, le bayou...bref très bonne ambiance avec un son de guitare presqu' excellent avec la voix qui va bien avec, un washboard au top of course et un harmo pas d'enfer mais presque...Un public chaud, pas comme la braise, mais presque, des vannes, de la bonne humeur bref tout ce qu'il faut pour terminer un dimanche après-midi avec des fourmis dans les guibolles, avec l'envie que ça continue, continue, continue...Pour info le gratteux n'est autre que le dj "Zorro du Cul" de Bordeaux...explications : "Il s’appelle Xavier Laurant mais tout Bordeaux le connaît sous le blaze de Zorro Du Cul. Cape noire, bottes noires, chapeau blanc, masque de loup, noir évidemment. Et la moustache. Pas de fouet, mais un mégaphone annonce l’arrivée aux platines du justicier masqué qui mixe toute la gamme du rock le plus groovy avec une fière couleur noire-américaine. Du banjo pince-oreille à l’électro pince-fesse, tout est bon sous le mot d’ordre : « Dancefloor de puta madre. » On commande une pinte et avant que la mousse ait touché le rebord on se prend à remuer du cul en réalisant qu’on découvre des trucs alors qu’on pensait être en terrain connu." source Gonzaï. Je me disais bien que je l'avais déjà vu quelque part....

Why the Eye? est composé de 4 musiciens bruxellois complétement barrés issus de divers groupes noise belges, dont Wild Classical Music Ensemble ou Facteur Cheval entre autres. Des instruments DIY, un joyeux bordel électronique sur scène, des fils partout et une transe organique (comme ils disent) va mettre tout le monde d'accord. Le chouette public ou le public de chouettes (comprenez les oiseaux de nuit) du Michtô va se laisser complétement envoûter par ce magma sonore bouillonnant. Des gens tout autour de la scène (qui n'en est pas une d'ailleurs) vont d'abord s'agiter puis danser pour finir par se lâcher complétement dans une communion parfaite avec le groupe complétement masqué et inconnaissable. Une vingtaine de personnes vont mettre aussi des masques "empruntés" au festival ou qui étaient accrochés sur le mur du bal (dé)monté, je ne sais pas, en tous les cas ce fût un moment génial quand ils sont venus danser avec en se faufilant dans le public. 1h15 de pur bonheur pour moi et pour tous les gens présents, merci encore au Festival Michtô et à Gilles alias le Jedi pour la découverte 5 ans plutôt au Royal (je les avais loupé). En tous les cas Why the Eye? ce sont aussi 4 mecs adorables qui ont un sérieux sens de la zik comme j'adore. Ah oui, j'allais oublier, leur K7 de 2017 et réédité en 2022, de 9 titres est trop bien, non, je vous jure, je ne plaisante pas. Longue vie à eux en tous les cas, et au grand plaisir de les recroiser !!!

Avec pas mal de dates dans le coin et une écoute non convaincante de leur disque je me résous enfin à aller les voir en live et juger par moi-même. Le groupe messin est devant ses fans venus de Metz en nombre mais aussi des aficionados tout simplement. Un monde de folie pour la soirée de clôture de l’excellent Festival (des arts de la rue) Michtô et les Oï Boys, je dois le reconnaitre, qui vont mettre le feu au plancher pour ne pas dire le pied au plancher. Une bonne ambiance keupon du début des années 80 mais pas que, avec des titres sombres voir bien noirs, chantés en français. Au final je suis resté sur une bonne impression et je suis même rentré à nouveau dans la « salle » pour aller voir jouer les 2 ou 3 derniers morceaux. J’ai vu tout le concert devant l’entrée du chapiteau juste avec en face de moi les Oï Boys et leur public. Je pense que je vais creuser le sujet et revoir ma copie sur ce quatuor lorrain qui je pense le mérite. A leur décharge, le son de la batterie n’était pas bon, on entendait trop la caisse claire mais ça n’a pas empêché (loin de là) les pogos…heureusement !!!

 

Que dire de plus que je n'ai dit sur mon article du 21.07.2021, si ce n'est que ce soir, le public est homogène, c'est un public de connaisseurs, de gens qui sont là pour faire la fête, s'amuser et danser. La 1ère fois que j'ai vu Edredon Sensible, c'était Porte de la Craffe à Nancy, il était 18h autant dire en pleine journée, le public était hétéroclite (enfants, parents, badauds et quelques intéressé.e.s). Ce soir je suis juste (très) content d'être là pour partager ce concert avec un "vrai" public. Edredon Sensible plus qu'à son aise, va nous livrer un concert de dingues pour les dingues, à l'image de ce que j'avais vu en 2021. 4 toulousains amoureux de ce qu'ils font et qu'ils partagent sans aucune modération. Pas de concession, pas compromis, tout est musique. De la musique, de la musique, rien que de la musique !!! Des rythmes empruntés à la samba, à la transe gnawa mais pas que, des rythmes sur lesquels les 2 batteurs-percussionnistes s'éclatent,  se régalent, nous régalent, tandis les 2 saxos, ténor et baryton, brodent, tissent des morceaux, des notes, des solos qui se marient à merveille avec leurs deux compères. Tout les quatre se renvoient la balle sans (aucun) cesse jusqu'à l'effervescence la plus totale. Bref Edredon Sensible, ça gigote, ça bouillonne, ça pulse, ça vit, ça danse, ça transe, ça transpire même, grave, très grave !!!

Deli Tili, ce sont des greco-marseillais et qui font revivre le laïko, musique qui enflamma les nuits athéniennes dans les années 60-70 et descendant lui-même du rebetiko des années 20. Kitchissime, Deli Tili marque son empreinte dès le premier morceau et va conquérir le bal monté où quelques aficionados vont donner le ton sur ces rythmes venus d'un autre âge, d'une autre époque. Réunis autour du sacro-saint triptyque : bongo, bouzouki et orgue Farfisa et d'une batterie, Deli Tili va ouvrir le bal ce soir. Très sympa, intéressant, décalé, une mise en bouche parfaite pour très bien commencer la soirée.

Petit-Petit composé de Kevin Laval (short-casquette-chemise à fleurs), Lionel Malric (short-casquette-chemise à fleurs) et Johann Candoré (short-casquette-chemise à fleurs) va lancer la soirée avec son électro un peu foraine, enjouée, festive et son jeu de scène dans le même esprit, le tout avec une patate bien à eux. Très bon concert qui a enflammé la piste et le bal monté du Michtô. Un bon EP au compteur avec 5 titres sorti en 2023 qui me laisse quand même un peu sur ma faim, j'attends leur prochain album pour voir...Petit à petit…vous connaissez la suite !!!

Heimat que je vois pour la 4ème fois ce soir en 6 ans (voir mes 3 articles précédents si vous avez 2 mn) est un duo voix/machines avec Armelle (enrhumée et pas trop bien ce soir) au chant et Olivier aux machines. Heimat fait parti des groupes que je suis et que je vais voir chaque fois qu'il passe dans le coin. Ce soir c'est un peu particulier compte tenu de l'état de santé d'Armelle mais elle va assurer comme d'hab. Pas leur meilleur concert en ce qui me concerne mais ça se comprend très largement. J'en profite pour aller sur leur bandcamp et écouter "remixes" sorti en nov 2022. J'ai cru comprendre qu'il allait sortir un nouvel album récemment mais peut-être que je me plante...Sinon à part ça, Heimat c'est toujours aussi envoutant, toujours aussi bien !!!

Bon je vais être clair à propos de ce concert. Chocolat Billy ne m'a pas laissé un souvenir impérissable à l'écoute de son 7ème et dernier album "le feu au lac" sorti en 2022. Ce groupe bordelais existe depuis 2002 et au départ, ils étaient 7, aujourd'hui ils ne sont plus que 3. Pas vraiment mon genre ce disque donc, "voir pas du tout" même parfois, trop "nian-nian", trop musique des îles, trop pop expérimentale, trop world, trop chansonnette ingénue et puis là ce soir méga-surprise, c'est le Choc (non je ne ferais pas le jeu de mot), Chocolat Billy défonce tout direct, au bout de 10 mn tout le monde danse, s'agite, pogote, c'est le vrai dawa. Le guitariste m'impressionne il est à 300 à l'heure, balance son corps, sa tête d'avant en arrière sans arrêt, il sue, il dégouline, c'est la grosse claque pour moi et pour tout le monde je crois. Le bassiste, idem, est à l'unisson avec lui tandis que la batteuse assure à mort. Un début de concert de tarés et ce pendant au moins 30 à 40 mn avant que les instruments ne changent de main et que le concert se termine plus "tranquillement" : juste façon de parler. Au final, il y avait un petit bout de temps que je n'avais pas pris une claque comme ça. Comme quoi c'est toujours possible de voir des groupes en live et de se faire retourner le cerveau, mais alors là ce soir c'est le pompon. Un live de ouf, un concert de dingues, l'éclate totale des premiers morceaux m'on fait carrément penser aux grandes heures des power trio free-rock des années 70. Pour moi, et toutes celles et ceux qui n'étaient pas là à cette époque, c'était tout simplement génial, une vraie leçon de choses, allez c'est dit et quand je pense que j'ai failli rater ça… J'ai vraiment très bien fait d'insister un petit peu et puis après j'ai été carrément happé mais ça, vous l'aviez compris.

Quatre joyeux musiciens de la Cie Brouniak composent Chicane. De la bonne humeur, de la joie pour commencer la soirée après les spectacles de l'après-midi. Tout le public du Michtô est autour de Chicane et le suit dans sa déambulation tranquille, la fanfare joue un ou deux morceaux puis change d'endroit régulièrement. Sur la place principale du site, les petits et les grands vont pouvoir suivre attentivement cet orchestre de troubadours des temps modernes. Une fanfare de poche à feu & à son comme ils aiment à se définir. Camille Perrin-Springaux bien connu des nancien.nes pour ses spectacles délirants emmènera et séduira tout le monde à la tête de cette fanfare burlesque. Il est 20h et la soirée ne fait que commencer !!!

Vous vous intéressez au krautrock des années 70 et à celui d'aujourd'hui ? Moi aussi, c'est la 2ème fois que je vois Société Etrange, la 1ère étant en juillet 2021 (voir mon live report ci-joint si vous avez 2 mn) Au même titre que la 1ère fois Société Etrange ne me laissera pas un souvenir impérissable, je m'explique, ce n'était pas mal mais il a toujours manqué 10 centimes pour faire un euro. Il a manqué en permanence quelque chose pour que ça décolle, que ça me transporte. Bref très bien pour commencer la soirée, mais loin s'en faudrait pour que je prenne en plat unique ce groupe lyonnais. Je suis un peu dur mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. Après sur disques, il faut voir...Pourquoi pas ? Leur 1er album "Au revoir" est sorti en 2015 et épuisé à ce jour. Il est réédité cette année chez Bongo Joe (Label suisse très prometteur). Il est en écoute sur Bandcamp. Il est intéressant, il a été réenregistré et est présenté comme un album-culte par la presse spécialisée...alors si la presse spécialisée le dit c'est que ça doit être certainement vrai quelque part...En tous les cas un trio à suivre en ce qui me concerne, peut-être que la 3ème fois sera la bonne, en attendant j'écoute leur 2 ème album "Chance" sorti en 2022 et une société étrange prend forme dans ma tête, alors oui, pourquoi pas ? Parfois le cheminement est long, le déclic n'est pas toujours immédiat, alors oui je reste dubitatif mais pas du tout fermé.

Un trio bien déconnant, avec un chanteur moustachu complétement barré, harangueur, agité en combinaison bleu de travail et deux claviers très années 80, qui vont donner le point de départ de la soirée en mode kitsch vénère mais pas que. J'ai accroché plus sur le son des 2 claviers old school, dont 1 particulièrement (le chauve en blouse blanche), plus que sur le chanteur. Je ne savais pas si j'assistais à un concert ou à spectacle de rue. Casse Gueule a bien fait danser le public, rigoler le public, interpeller le public mais moi je suis rester en mode "qu'est ce que c'est que ce chanteur". Des textes tordus en français certainement intéressants mais je n'y suis pas du tout. Le trio joue au milieu du bal monté entouré par le public qui réagit plutôt bien en mode "déconne" mais moi je n'y serais pas en mode "déconne"...Pas grave, je laisse passé Casse Gueule sans trop m'emmerder quand même.

Jean (Duteil) synthétiseur, boîte à rythmes, chœurs + Paul (Gressien) synthétiseur, boîte à rythmes, chant = Jean-Paul, un duo electro nantais aux beats puissants et efficaces surplombés de textes décalés comme dans son titre "la passion du travail" (lol). Jean-Paul viendra clôturé la soirée de cette belle programmation du samedi soir au Festival Michtô. Je vais pouvoir enfin me lâcher et danser sans à priori, sans réfléchir, me concentrer sur les très bons sons de Jean-Paul et les textes tantôt en français, tantôt en anglais de Paul le chanteur. Le public a très vite compris à qu'ils avaient à faire et c'est bien lâché aussi. Pratiquement tout le monde dansait dans les six premiers rangs où les places devenaient chères. Au final, le set qu'il fallait pour boucler (jeu de mot) le Michtô 2024. Encore une très belle édition cette année avec une prog variée, affinée et accessible à tous.tes puisque gratuite. Merci encore le Michtô c'était vraiment michto !!!